Conseil de PRO Etre producteur de lait aux Pays-Bas (repères et enjeux, par le Btpl)

 Avec une Surface Agricole Utile totale de 1,9 millions d’hectares, l’agriculture néerlandaise se caractérise par des systèmes de production intensifs : les Pays-Bas assurent 5,7% de la production agricole européenne en valeur sur seulement 1,2% de la SAU de l’Union Européenne.

La spécialisation de l’activité agricole est également une réalité : les 9/10 de la production se réalisent en Elevage et en Horticulture. Le secteur agro-industriel néerlandais regroupe 10,1% des emplois soit près de 651 000 équivalents temps plein et génère 9,3 points de Produit Intérieur Brut (PIB).

Les nombreux accès privilégiés à la mer, les infrastructures logistiques performantes et la dynamique de ses ports de commerce à l’image de Rotterdam donne aux Pays-Bas une dimension exportatrice incontestable sur la scène internationale.

Un secteur économique stratégique

Le pays se situe au 3ème rang mondial des pays exportateurs de produits agricoles et alimentaires après la France et les Etats-Unis. L’agriculture néerlandaise est largement ouverte sur les marchés extérieurs et essentiellement vers l’Europe où ¾ des produits agricoles sont exportés.

Mais le revers de la médaille tient dans la pression foncière et la compétition pour l’espace entre terres agricoles et terres vouées à l’urbanisation (logement, transport, industries…). De l’héritage de l’histoire, les Pays-Bas se caractérisent par le gain de terre sur la mer avec près d’1/3 du territoire sous le niveau des eaux. La question du réchauffement climatique et de l’augmentation du niveau des océans et des mers est donc appréhendée avec la plus grande attention.

Enfin, les pressions environnementales et sociétales sur les modes de production agricoles sont fortes et amènent à une modification des pratiques voire à un déplacement des zones de production avec cœur de ses préoccupations, le bien-être animal.

Principaux traits caractéristiques de la production de lait aux Pays-Bas

La production laitière totale néerlandaise s’élève à près 11 millions de tonnes de lait pour 22 300 producteurs de lait. Elle se situe au 5ème rang en Europe derrière l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Pologne.

La Frise, l’Overijssel, le Gelderland sont les régions où se concentrent le plus la production laitière (en bleu foncé sur la carte) étant donné qu’il n’existe pas de limites régionales quant aux échanges de droits à produire.  

L’exploitation « moyenne » compte 66 vaches laitières et livre 522.000 kg de lait (soit 7.876 kg/VL/an).
44% des exploitations laitières ont un quota supérieur à 500.000 kg de lait et détiennent 67% de la référence nationale des quotas. Au niveau des cheptels vifs, le cheptel bovin néerlandais compte 3,7 millions de têtes (au 1er avril 2006) contre 5,4 millions en 1984. Dans la perspective de la fin des quotas prévue à l’horizon 2015, ce cheptel pourrait augmenter dès maintenant par anticipation…

Du coté des entreprises de collecte et de transformation laitières, la restructuration est bien en marche puisque entre 80 et 85 % du lait est collecté par les 2 groupes laitiers : Friedland Foods et Campina ayant comme projet de fusionner en 2009. De cette union, naîtra le plus grand groupe laitier néerlandais et le numéro 3 sur le plan international derrière Nestlé et Lactalis. La Hollande symbolise aussi le pays du fromage. En effet, 51% de la production est transformée en fromage. En synthèse, le secteur laitier néerlandais est principalement coopératif, fortement concentré, compétitif et orienté à l’international.

Perspectives pour la production laitière néerlandaise

A l’image de l’ensemble des producteurs de lait européens, les éleveurs néerlandais envisagent l’avenir de leur production en intégrant le cap de la fin des quotas programmée en 2015 avec plus ou moins de lisibilité et d’appréhension. Toutefois, ce pays dispose d’atouts indéniables pour aborder cette étape :
- des structures de production de grande dimension
- un secteur compétitif au niveau des exportations
- des faibles coûts de collecte du lait
- la proximité des consommateurs solvables

Néanmoins, les contraintes sont également nombreuses et amenées à être de plus en plus prononcées à l’avenir : 
- les agrandissements sont coûteux en lien avec la pression foncière
- l’intensification est difficile en raison de pressions environnementales croissantes
- les attentes sociétales sont croissantes (bien-être animal…)

Prochaine étape au cœur d’une exploitation laitière néerlandaise impliquée dans une démarche de progrès environnemental…